Jean Michel Mefort vient de nous quitter à l’automne 2021. De son parcours artistique, retenons qu’il étudie à l’école nationale des Beaux Arts d’Angers et reçoit divers prix comme le Prix de la jeune peinture au Salon des lices d’Angers 1979 ou encore le Prix de la jeune peinture à Biennale internationale Baugé 1980. Sa peinture est synonyme d’élégance mais aussi rigueur dans le traitement des lignes, des contrastes, jeux d’ombres et de lumière. La recherche d’accords entre dessin et couleur est permanente. La composition avec ses larges et francs plans colorés et la construction de lignes verticales et horizontales ou diagonales qui se répètent comme une grammaire nécessaire à l’oeuvre soulignent la concentration de l’artiste vers son objectif. De plus la ligne se fait couleur, plus que contour, elle existe pour elle même, se constitue en équivalent plastique du mouvement et rend évident celui-ci. Les personnages cernés de noir donnent force, rythme et intensité aux œuvres. Il ne s’agit pas d’une galerie de portraits individuels. Il nie toute personnification, toute écriture émotionnelle, l’inscription anecdotique est exceptionnelle. Dans « Personnages regardent la mer » l’attention au réel peint par l’artiste est universelle, le réel pris dans ses aspects les plus ordinaires, furtifs ou allusifs. Son intérêt pour les objets de la vie quotidienne ou son l’environnement immédiat est un prétexte pour remettre en cause le point de vue traditionnel du sujet et de l’espace. Il crée à partir d’une forte culture visuelle. S’attaquant au paysage ou à la rue, les sentiments et l’imagination sautent par dessus le sujet pour entrer par effraction dans l’oeuvre. Tous les détails sont écartés au profil des lignes essentielles. Il s’agit d’un dépouillement pictural au profil de la couleur, la forme, la ligne. L’espace est composé avec harmonie réglée et le dessin réduit à son essence. Traduction personnelle et intelligente de la réalité, il introduit une différence entre l’image peinte et son modèle.Il l’invite à regarder quelque chose de supplémentaire sur lui qui le pousse ailleurs, vers la poésie?
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